L’hibernation du hérisson : partie 1

Les arbres se déshabillent de leurs couleurs d’automne, la lumière du soleil se fait plus blanche et les premiers flocons pointent le bout de leur nez dans certains départements. Et oui, l’hiver a posé ses valises avec ses journées plus courtes et ses degrés en moins ! Mais comment font les animaux pour passer la période hivernale et notamment le hérisson ? 

Pas de chauffage, de bouillotte ou encore de feu de cheminée dans la nature pour se réchauffer au plus froid de l’hiver ! Néanmoins pas d’inquiétude, les animaux adoptent tout un tas de stratégies diverses pour faire face au manque de ressources alimentaires hivernal. Il y a ceux qui restent actifs, ceux qui migrent vers des contrées plus riches en nourriture ou encore ceux qui entrent en repos et même en hibernation … Et c’est ce dont on va vous parler aujourd’hui puisque notre mascotte est bien concernée par le sujet.

L’hibernation, késako ? C’est une stratégie adaptative qui se traduit par une période de sommeil profond, de léthargie, au cours de laquelle l’individu va être soumis à un ensemble de modifications physiologiques (chute de la température corporelle, ralentissement des fonctions métaboliques (respiration, cerveau cœur)). Mais pourquoi une telle stratégie chez certaines espèces ? Les raisons sont multiples mais une des raisons principales est la restriction des ressources alimentaires. A l’approche de l’hiver, les sources d’alimentation se font plus rares. Lorsque les conditions climatiques sont difficiles, si l’énergie dépensée lors de la recherche de nourriture est plus importante que la quantité de proies ou d’aliments trouvés, afin d’assurer sa survie, l’individu doit se mettre au repos pour économiser son énergie.

Maintenant que nous sommes d’accord sur les bases de l’hibernation, allons un peu plus loin … Saviez-vous qu’on peut différencier 2 types d’hibernation ? Celles avec réserve de nourriture et celles sans. Celles avec réserve de nourriture correspondent, par exemple, à l’hibernation du grand hamster d’Europe. Dans son terrier d’hiver, celui-ci aura une chambre dédiée au stockage de nourriture, notamment de graines. Il se réveillera périodiquement afin de se nourrir et évacuer les toxines accumulées via les selles et l’urine. Tandis que les hibernations sans réserve de nourriture correspondent à un mécanisme d’accumulation massive de graisses avant l’entrée en léthargie. C’est le cas du hérisson ou encore de la marmotte. Les réveils périodiques seront donc essentiellement pour éliminer les toxines.

Mais pourquoi le hérisson ne fait-il pas des réserves extérieures comme le grand hamster ? Le grand hamster d’Europe a un régime omnivore, comme le hérisson qui, malgré une prédominance insectivore, est assez opportuniste dans son alimentation. La différence majeure entre les deux repose sur le fait que le hamster puise une grosse partie de son régime alimentaire des céréales qui sont facilement conservées au cours de l’hiver. En revanche le hérisson, malgré une alimentation opportuniste, se nourrit principalement de proies et notamment d’insectes ou de gastéropodes tels que les limaces ou encore les escargots. Or on ne vous cache pas que la conservation extérieure de réserves alimentaires d’origine animale est plus difficile que celles d’origine végétale pendant l’hiver. Le hérisson doit donc constituer ses réserves avant d’hiberner et surtout avant qu’il ne puisse plus trouver de proies avec l’arrivée du grand froid !

Le mois prochain, on vous explique un peu plus en détails le pourquoi du comment de l’hibernation chez le hérisson et surtout pourquoi il est essentiel de ne pas le perturber pendant celle-ci !  Alors en attendant vous pouvez revoir nos astuces pour aider le hérisson avant et pendant son hibernation dans cet article. N’oubliez pas de vous assurer que personne n’hiberne dans votre tas de feuilles ou de bois avant de le déplacer.

Si vous observez un hérisson actif cet hiver, n’oubliez pas de le recenser sur notre plateforme Opération hérisson. Notez bien qu’un hérisson actif en plein hiver n’est pas forcément un individu en danger. En effet, de plus en plus de hérissons n’hibernent plus ou écourtent leur hibernation en raison d’hivers plus doux et/ou des sources de nourriture constante (telles que des croquettes) pendant la période hivernale. En cas d’inquiétude sur l’état d’un hérisson, nous vous invitons à contacter le Centre de soin de la faune sauvage le plus proche de chez vous afin de prendre conseil auprès d’eux et d’agir de la façon la plus juste et adaptée pour l’animal.

Pour en connaître un peu plus sur notre programme Opération hérisson, c’est par ici.

Pour contacter le Centre de soin de faune sauvage le plus proche de chez vous, on vous met le lien juste .